Réservé aux abonnés Publié le 03/07/2016 à 1709, Mis à jour le 07/07/2016 à 1056 le New York City Ballet. Paul Kolnik/The George Balanchine Trust La compagnie américaine au Châtelet et celle de l'Opéra de Paris à Bastille interprètent chacune Balanchine. La coïncidence est passionnante il est extrêmement rare d'avoir la possibilité de comparer, à trois stations de métro de distance, deux compagnies qu'un océan sépare. Surtout lorsqu'elles poussent le jeu à présenter exactement le même répertoire. Au Châtelet, l'original les Étés de la danse accueillent pour trois semaines le New York City Ballet avec grand déploiement des ballets de son fondateur George Balanchine. Au Palais Garnier, la copie si l'on ose dire le Ballet de l'Opéra de Paris fait entrer à son répertoire Brahms Schönberg Quartet écrit par Balanchine pour 55 danseurs, ample réflexion menée avec une gestuelle classique, sur le romantisme et le déclin que clôt une incursion en ce doublé, Balanchine lui-même aurait eu le cœur chaviré. Comme Peter Martins, directeur du NYCB l'a rappelé au début de la soirée de gala, Mr B. aimait dire Paris est la ville que je préfère au monde, mais New York vient d'abord.» Autant dire que le jeu des comparaisons se pratique avec doigté Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 71% à sa liberté, c’est cultiver sa à lire votre article pour 0,99€ le premier mois Déjà abonné ? Connectez-vous
Detoute façon c’est le couple ultime de la perfection : Natalie est une super actrice qui a joué dans des grands films, et Benjamin est danseur étoile du New York City Ballet et
Deuxième épisode du festival Le Paris de la Danse avec un gala réunissant la troupe hors les murs » des Italiens de l’Opéra et les Stars of American Ballet », en l’occurrence des principals et solistes du New York City Ballet. La petite troupe des Italiens de l’Opéra formée sous l’impulsion du premier danseur Alessio Carbone avec ses compatriotes et assimilés du ballet de l’Opéra de Paris peut se targuer aujourd’hui d’être une des initiatives hors les murs » les plus dynamiques. Ces initiatives permettent aux danseurs de garder le contact avec la scène hors période de spectacles, d’aller à la rencontre d’un public sevré de danse classique et, pour les jeunes danseurs, d’avoir l’opportunité de danser sur scène des rôles d’étoiles. Alessio Carbone a la chance de compter dans sa troupe une vraie étoile, Valentine Colasante, une quasi-étoile, Paul Marque, et certains des artistes les plus prometteurs de la troupe Bianca Scudamore, Francesco Mura ou Andrea Sarri. Les Stars of American Ballet » fonctionnent à peu près sur le même modèle. Fondé par Daniel Ulbricht, principal du New York City Ballet, la troupe a pour vocation de promouvoir la culture du ballet de par les Etats-Unis. Elle réunit les principals les plus en vue du New York City Ballet et peut puiser dans le répertoire très riche de la maison, et notamment les œuvres de George Balanchine et Jerome Robbins. Pour le Paris de la Danse, 6 représentations étaient proposées, tournant sur deux programmes. Le deuxième programme, vu lors de la matinée du 15 juin, avait la particularité côté américain de ne présenter que des extraits de pièces de George Balanchine. Du côté des franco-italiens, le répertoire était plus éclectique, avec un clin d’œil appuyé du côté du répertoire parisien avec notamment le Don Quichotte de Noureev et Aunisde Jacques Garnier, rencontre du folklore et de la danse contemporaine. Sterling Hytlin, Teresa Reichlen, Bianca Scudamore et Valentine Colasante J’ai particulièrement apprécié le côté sans prétention de ce gala de danse dans l’intimité de la salle du Théâtre de Paris, on a comme l’impression d’être au spectacle de fin d’année d’une école de danse, et pourtant, malgré l’absence de décorum, il y a des stars » de la danse sur scène, interprétant quelques-uns des plus beaux passages du répertoire classique et néo-classique. Voir Balanchine danser par les danseurs du New York City Ballet est toujours un privilège. Teresa Reichlen est royale dans le pas de deux de Diamonds, idéalement soutenue par Tyler Angle *. Le Tchaikovsky Pas de Deux était exaltant fraîcheur et vitesse pour la jeune soliste Indiana Woods et incroyable virtuosité de Daniel Ulbricht. Le moment de grâce de l’après-midi viendra, une fois n’est pas coutume chez Balanchine, le chorégraphe amoureux des ballerines, d’un danseur, Ask La Cour, remarquable Apollo. Valentine Colasante et Bianca Scudamore A l’applaudimètre, ce sont néanmoins les franco-italiens qui remportent la mise. Il est vrai que le pas de deux du mariage de Don Quichotte est la pièce de gala par excellence Valentine Colasante est une Kitri rayonnante, et livre un spectacle jubilatoire avec le non moins brillant Paul Marque. Ils reviennent tous les deux en deuxième partie, elle pour le solo de la Mort du Cygne * qui, à mon avis, convient moins à ses qualités, et lui, pour un duo de concours, Delibes Suites chorégraphié par José Martinez, aux côtés d’Ambre Chiarcosso. Le néo-classicisme sensuel du Caravaggio chorégraphié par Mauro Bigonzetti sur du Monteverdi pâtit cruellement pour moi de la comparaison avec les extraits des chefs d’œuvre de Balanchine qui l’encadrent, mais il y a Bianca Scudamore qui a l’aura des très grandes ah, quelles lignes et quel cou-de-pied ! et Francesco Mura que j’aurai aimé voir dans un exercice plus pyrotechnique. Aunis apporte l’ultime touche française au gala le trio Simon Valastro, Andrea Sarri et Francesco Mura apportent toute leur sensibilité à ce petit bijou chorégraphique, tour à tour nostalgique et joyeux. * Le programme indiquait Ask La Cour comme partenaire de Teresa Reichlen sur le pas de deux de Diamonds mais je pense qu’il s’agissait de Tyler Angle. ** Un lecteur me signale que ce n’est peut-être pas Valentine Colasante qui interprétait la Mort du Cygne Sofia Rosolini comme sur l’une des autres dates? Aunis Le Paris de la Danse continue avec une soirée tzigane avec Petia Iourtchenko le 17 juin et le Kibbutz Ballet du 21 au 23 juin. Mots Clés Alessio Carbone,Ambre Chiarcosso,Andrea Sarri,Bianca Scudamore,Francesco Mura,New York City Ballet,Paris de la Danse,Paul Marque,Simon Valastro,Valentine ColasanteNewYork City Ballet: the nutcracker - consultez 391 avis de voyageurs, 100 photos, les meilleures offres et comparez les prix pour New York, État de New York sur Tripadvisor. 17 juin 2019 Catégorie Pierre angulaire de cette deuxième édition du festival Paris de la Danse, Les Italiens de l’Opéra de Paris et les Stars of American Ballet ont partagé la scène pour du Théâtre de Paris pour deux programmes différents. Une émulation artistique sous la direction d’Alessio Carbone et Daniel Ulbricht offrant une double perspective sur les écoles française et américaine, un dialogue sur scène entre l’Opéra de Paris et le New York City Ballet avec une affiche ambitieuse renouvelant magnifiquement le genre du gala. Une grande réussite. Gala De New York à Paris 2e programme Les galas sont plutôt rares en France. Ce genre spécifique du ballet classique permet pourtant de voir en un seul spectacle une multitude d’artistes. C'est son premier avantage. En revanche, le programme constitué d’une succession de "pièces à gala" est souvent répétitif. Alessio Carbone et Daniel Ulbricht ont évité cet écueil avec le spectacle De New York à Paris en composant une affiche variée où les grands classiques côtoyaient des œuvres moins connues. Certes, ni les artistes de l’Opéra de Paris ni celles et ceux du New York City Ballet ne sont sortis de leur zone de confort, mais toutes et tous ont offert des prestations soignées. Du côté du New York City Ballet - honneur aux invités ! - beaucoup de belles surprises. Et tout d’abord le retour sur scène de Megan Fairchild après une absence de plusieurs semaines pour cause d'un heureux événement, selon la formule consacrée. Accompagnée par Gonzalo Garcia, la danseuse Principal du NYCB s’est montrée précise et techniquement affûtée dans Sonatine sur la musique de Maurice Ravel. Sonatine est un des ces ballets signés George Balanchine où le pianiste Andrea Tura partage la scène avec le couple de danseurs. Celle du Théâtre de Paris n’est pas très grande et l'espace apparait alors étriqué. Il manque parfois un peu d’ampleur et tous les déplacements sont millimétrés mais le couple du NYCB offre une ouverture balanchinienne du gala de belle facture. Rien à reprocher non plus à Teresa Reichlen et Ask La Cour dans le pas de deux de Diamants de ce même George Balanchine, même s’il reste compliqué de faire surgir l’émotion dans cet extrait hors du contexte du ballet Joyaux. Enfin on connait les qualités athlétiques de Daniel Ulbricht et il n’a pas fait mentir sa réputation en choisissant Tchaikovsky Pas de deux aux côtés d’Indiana Woodward c’est brillant, cela saute haut, c’est parfaitement musical. Un moment de belle virtuosité qui conclut ainsi la première partie du spectacle. C’est après l’entracte qu’arrivent deux chefs-d’œuvre de George Balanchine. Le pas de deux d’Agon d'abord, un de ces fameux ballets en noir et blanc comme on les désigne, en référence aux couleurs des costumes. Teresa Reichlen et Tyler Angle y sont parfaitement à leur aise. Enfin le climax balanchinien fut signé par Sterling Hyltin et Ask La Cour dans Apollo. Ce ballet fut créé à Paris par George Balanchine pour les Ballets Russes et reste l'archétype du ballet néo-classique inventé par le chorégraphe américain. Il s'y approprie le vocabulaire académique et commence à y introduire ce qui seront les marqueurs de son style, comme les déhanchements et mains pliées. George Balanchine retravailla Apollo toute sa vie au fil des interprètes successifs. Ask La Cour est un Apollon idéal, alliant finesse et virilité. Sterling Hyltin est une magnifique danseuse lyrique du New York City Ballet qui en compte peu des lignes superbes, des jambes interminables, une technique éprouvée au service d’une interprétation exemplaire. Du très grand art et un moment unique dans ce gala. Valentine Colasante - Saluts de Don Quichotte On était évidemment curieux de retrouver les danseuses et les danseurs de l’Opéra de Paris dans des extraits du répertoire qu’ils ont peu l’occasion d’interpréter. Et ce fut une divine surprise. Seule Étoile des Italiens de l’Opéra de Paris, Valentine Colasante avait choisi le Grand pas de Don Quichotte, le ballet sur lequel elle fut nommée au titre suprême. Il convient magnifiquement à son tempérament et elle en livra une interprétation impeccable, gratifiant le public de fouettés à toute allure de d’équilibres tenus. Son partenaire d’un jour, Paul Marque, est aujourd’hui dans une forme insolente technique, musical, élégant, on attend désormais sa nomination inéluctable au rang d’Étoile. Le danseur confirme plus tard dans le programme l’excellence de sa danse avec Delibes Suite dans la chorégraphie de José Martinez avec sa partenaire Ambre Chiarcosso. Autre graine d’Étoile qui devrait progresser à toute allure dans la compagnie Bianca Scudamore, épatante dans Caravaggio de Mario Bigonzetti, même si l’on aurait préféré la voir dans une pièce moins ampoulée. Qu’importe sa danse est magistrale, généreuse et culottée. Bianca Scudamore prend tous les risques sur scène, et l'on a hâte de découvrir ses prises de rôle la saison prochaine. Elle forme un couple formidable avec Francesco Mura, l'on espère que ces deux-là danseront ensemble à l’Opéra de Paris. Francesco Mura que l’on retrouve aux côtés d’Andrea Sarri et Julien Guillemard pour Aunis de Jacques Garnier, une jolie pièce pour conclure un gala avec ce mélange de danse classique et folklorique exigeant humour et virtuosité ce que délivrèrent parfaitement ces trois interprètes aux sons des accordéons de Gérard Baraton et Antoine Turpault. Bianca Scudamore aux saluts Puis ce fut le grand final avec le retour sur scène de toutes les danseuses et tous les danseurs, un joli moment de pur cabotinage et de démonstration de virtuosité sur la musique de Czerny extraite du ballet Etudes d’Harald Lander. Sauts, pirouettes, arabesques, fouettés, tout le vocabulaire académique y passe avec bonheur. Ce gala place la barre très haut pour le Paris de la Danse et ces éditions à venir. De New York à Paris au Théâtre de Paris dans le cadre du festival Paris de la Danse. Sonatine de George Balanchine avec Megan Fairchild et Gonzalo Garcia ; Caravaggio de Mauro Bigonzetti avec Bianca Scudamore et Francesco Mura ; Diamants de George Balanchine avec Teresa Reichlen et Ask La Cour, Don Quichotte Grand Pas de Marius Petipa avec Valentine Colasante et Paul Marque ; La Mort du Cygne de Michezl Fokine avec Sofia Rossolini ; Agon Pas de deux de George Balanchine avec Teresa Reichlen et Tyler Angle ; Delibes Suite de José Martinez Ambre Chiarcosso et Paul Marque ; Apollo de George Balanchine avec Sterling Hyltin et Ask La Cour ; Aunis de Jacques Garnier avec Andrea Sarri, Francesco Mura et Julien Guillemard. Ssamedi 15 juin 2019 matinée. Le festival Paris de la danse continue jusqu'au 23 juin avec la Kibbutz Contemporary Dance Company. Related News About Author 1 commentaire Réagissez VT T T Russie, du 10 au 16 octobre à l’Institut d’Art et culture de Perm (en français et russe). « Fitness, Danses de la Rue, Sophrologie et la Danse Classique » + Masters Classes : style de G. Blanchine du New-York City Ballet. V T T Y Vevey-CH, vendredi W septembre / UH. « Histoire de la musique et danse en Espagne
Lamémoire vivante du ballet français qu’est Pierre Lacotte (interviewé dans nos colonnes) offre Danse - La Scène - Spectacles Danse. Un défilé masqué pour le Gala du Ballet de l’Opéra de Paris. Par Delphine Goater - 29/01/2021 Des visages masqués et une pluie d’étoiles pour le Gala d’ouverture du Ballet de l’Opéra national de Paris, diffusé en avant-première auxDepuis son origine, Van Cleef & Arpels a tissé des liens durables avec le monde de la danse, source d’inspiration majeure de la Maison. À la complicité artistique unissant Claude Arpels et George Balanchine, qui donna naissance au ballet Joyaux en 1967, succède à partir de 2012 une nouvelle collaboration avec Benjamin Millepied, ancien danseur étoile du New York City Ballet et fondateur de la compagnie Dance Project. Ballet Réflections crédits Laurent Philippe Ballet Hearts & Arrows, crédits Joe Gato Ballet On the other side, crédits Laurent Philippe Cette rencontre a permis la création de Gems, trilogie de ballets contemporains imaginée par le chorégraphe français. Le premier volet, Reflections 2013, s’accompagne d’une musique spécialement composée par David Lang, ainsi que d’une scénographie et de costumes conçus par l’artiste américaine Barbara Kruger. En 2014, est dévoilé le deuxième volet Hearts & Arrows, avec la collaboration de l’artiste Liam Gillick pour le concept visuel et celle de Philip Glass pour la musique. En 2016, Benjamin Millepied signe le dernier opus de la trilogie avec On the Other Side, à nouveau sur une musique de Philip Glass, tandis que le designer Alessandro Sartori et l’artiste américain Mark Bradford conçoivent respectivement les costumes et le décor. Portrait de Benjamin Millepied, crédits Morgan Lugo Fondé par Benjamin Millepied, Dance Project ne désigne pas seulement une compagnie de danse, mais un véritable collectif redéfinissant à travers des projets communs la notion même de collaboration artistique. Fédérant des personnalités issues d’horizons multiples, de l’audiovisuel aux arts plastiques, cette aventure inédite vise à faire sortir la danse de ses frontières, dans le cadre de représentations au théâtre comme de performances hors-les-murs. SiBenjamin Millepied danseur (étoile du New York City Ballet), chorégraphe et époux de l'actrice Nathalie Portman, était attendu pour apporter un vent d'air frais au Ballet de l'Opéra de Publié le 18/06/2008 à 1645, Mis à jour le 18/06/2008 à 1646 Nicolas Le Riche danse pour le New York City Ballet. La prouesse et le panache du ballet de l'Opéra de Paris ont illuminé le New York State Theater ». Le critique du New York Sun parlait de la prestation de Nicolas Le Riche, invité à se produire en solo dans le cadre de l'hommage rendu par le New York City Ballet à son ancien maître de ballet, Jerome Robbins. C'est précisément dans son adaptation personnelle d'une chorégraphie créée par Robbins pour Mikhail Baryshnikov, A Suite of Dances, que le danseur étoile du ballet de l'Opéra de Paris a ébloui le public new-yorkais qui l'a ovationné. Danseur mûr, il apporte une aisance enjouée à chaque moment, écrit le New York Times, qu'il fouette la scène de son jeu de jambes fugace ou qu'il se roule au sol après un saut périlleux. »Aussi grand soit-il, le talent de Nicolas Le Riche n'aura été qu'une petite consolation en l'absence du ballet de l'Opéra dont la venue à New York n'a pu se concrétiser cette année faute de salle », précise la directrice Brigitte Lefèvre. En revanche, les Parisiens bénéficieront, du 9 au 21 septembre, de la première visite du New York City Ballet Opera sur les bords de la Seine depuis 1995. C'est aussi la première fois qu'une compagnie étrangère se produira à l'Opéra-Bastille. La célèbre création parisienne de Balanchine, Le Palais de cristal, sera donnée en gala, le 18 septembre, par les danseurs du New York City Ballet et du ballet de l'Opéra réunis. Ce sera tout un symbole », souligne Marina de Brantes, présidente de la fondation American Friends of the Paris Opera & Ballet, qui a mobilisé ses sponsors à hauteur d'1,2 million de dollars.
Crééen 1962 au New York City Ballet, « le Songe d’une nuit d’été » de George Balanchine entre au répertoire de l’Opéra de Paris. Christian Lacroix, qui signe les costumes et la scénographie, fait son baptême de décorateur de
Publié le 5 févr. 2016 à 101C'est finalement Aurélie Dupont qui va avoir la lourde tâche de diriger le Ballet de l'Opéra de Paris, après le départ précipité de Benjamin Millepied, au terme de seulement deux saisons. L'enfant du sérail - trente-deux ans de maison, de petit rat à danseuse étoile - rassure une compagnie éprouvée. Car la greffe Benjamin Millepied », chorégraphe et danseur étoile venu du New York City Ballet, n'a pas bien accueilli à son arrivée par les danseurs, le jeune homme pressé a voulu bousculer trop vite une institution séculaire. L'Opéra est une vieille dame, on ne peut pas tout changer tout de suite, je vais prendre mon temps », s'est empressée de souligner Aurélie Dupont lors d'une conférence de presse documentaire La Relève », que Canal+ avait diffusé fin décembre, a probablement été la maladresse de trop. Benjamin Millepied y critiquait sans ménagement l'action de son prédécesseur, Brigitte Lefèvre, un déballage mal reçu en interne comme en externe. Il émettait des doutes sur le fait que le Ballet de l'Opéra de Paris figurait parmi les meilleures compagnies au monde, au risque d'en ternir l'image... Gênant quand le documentaire est une coproduction signée avec... l'Opéra de directeur de cette grande maison, Stéphane Lissner, défend toujours celui qu'il a nommé, refusant de reconnaître cette erreur de casting. Il a réorganisé le travail, fait bouger les lignes, amélioré la santé des artistes, révélé de jeunes danseurs », a-t-il déclaré. L'intéressé, lui, affirme partir pour se consacrer à ce qui l'anime vraiment créer, chorégraphier ».EquivoqueEn fait dès le départ les dés étaient pipés. Lissner était prêt à tout pour le faire venir et il a occulté la complexité du poste de directeur de ballet. Le choix du glamour l'a emporté. Pourtant la star ne doit pas être Benjamin Millepied, mais le ballet de l'Opéra de Paris », remarque un observateur. A présent, nombreuses sont les voix rappelant que ce danseur expatrié depuis longtemps aux Etats-Unis n'avait aucune expérience d'une institution publique française de cette taille, avec ses lourdeurs, ni de la gestion d'une compagnie de 150 soulager Benjamin Millepied, Stéphane Lissner s'apprêtait à nommer mi-février un nouvel administrateur. Cela n'était pas à la dimension du problème. A Garnier, on avait coutume de dire Si tu veux parler à Benjamin, laisse-lui un message sur Facebook ! », révèle une employée de la maison. Accro des réseaux sociaux, le chorégraphe a montré plus d'enthousiasme pour tourner des petits films destinés à alimenter la troisième scène », numérique de l'Opéra de Paris, qu'à manager le ballet. Nourri de nouvelles technologies, de culture américaine, il a voulu faire le New York City Ballet au palais Garnier. Même en termes de fréquentation, cela n'est pas probant, car Chaillot et le Théâtre de la Ville le font à des tarifs deux à trois fois moins chers », souligne-t-on en interne. Un avis probablement partagé par Aurélie Dupont, qui a rappelé Nous sommes une compagnie de danseurs classiques qui s'ouvre au contemporain et pas l'inverse ».Le départ de Benjamin Millepied signe aussi celui du tandem très médiatique qu'il forme avec sa femme, l'actrice Natalie Portman. Le duo, plébiscité par les donateurs américains, avait contribué à lever 1 million d'euros lors du gala d'ouverture de saison, contre de à euros habituellement. Les mécènes se montreront-ils moins généreux à l'avenir ? Pour nous ça ne change rien, nous aidons avant tout une institution qui avait décidé d'élargir son public », note Jean-Jacques Goron, délégué général de la Fondation BNP Paribas. Et Aurélie Dupont dispose elle aussi d'un capital charme et notoriété non négligeable. D'ailleurs pour Hugues Gall, ancien directeur de l'Opéra de Paris, c'est une danseuse étoile de renommée mondiale, légitime, une femme de caractère, intelligente, qui va réussir ».
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