Àl’aube de cette saison, l’ex-chorégraphe star du New York City Ballet, photographié par Jean-Baptiste Mondino, nous raconte son French dream.
En 2001, le finlandais Mikko Nissinen prenait la direction artistique du Boston Ballet, une compagnie classique fondée en 1963. Une troupe prestigieuse, mais qui s'était un peu endormie sur ses acquis et un répertoire limité. L'ancien Danseur Étoile du San Francisco Ballet, formé à Helsinki à l'école du Ballet national de Finlande, a hissé le niveau de la troupe forte de 69 danseuses et danseurs et enrichi le répertoire, faisant du Boston Ballet l'une des toutes premières compagnies américaines. Il a également remonté quelques productions pour la troupe, dont Le Lac des Cygnes repris au mois de mai. L'occasion d'une rencontre avec ce directeur ambitieux, très attentif au tournant que prend la danse aux États-Unis. Mikko Nissinen Il y a maintenant 15 ans que vous dirigez le Boston Ballet. C'est un laps de temps suffisant pour faire un bilan d'étape. Quel regard portez-vous sur ces 15 dernières années ? Quand je suis arrivé ici il y a 15 ans, le conseil de direction avait le sentiment que le Boston Ballet avait besoin de changement. Mais quand j’ai demandé "Quelles sortes de changements ?", ils n’ont pas été vraiment clairs. Dans un tel contexte, il m’a semblé qu’il était nécessaire d’être en phase avec la compagnie et de diversifier le répertoire en l’élargissant. Et l’idée que le public du Boston Ballet n’aimait que les grands classiques devait être questionnée. J’ai aussi proposé que nous ayons une perspective internationale. De ne pas se contenter de l’héritage russe qui était omniprésent mais revenir à George Balanchine qui a eu une influence considérable sur cette compagnie. Créer aussi de nouvelles pièces néo-classiques et ne jamais oublier la danse contemporaine . Il vous semblait important d’introduire des chorégraphes contemporains au répertoire du Boston Ballet ? Absolument. Parce que Le Lac des Cygnes fut un ballet révolutionnaire à sa création, c’était une œuvre d’avant-garde à l’époque et il nous revient de montrer ce qu'est l’avant-garde d’aujourd’hui. J’ai eu la chance extrême dans ma carrière de danseur de pouvoir interpréter tout ce répertoire et je voulais en arrivant à Boston faire partager mon expérience. Les gens ont dû penser au début que c’était un peu fou, mais petit à petit, nous avons montré des œuvres contemporaines. Et pas dans l’état d’esprit d’être une compagnie classique qui danse des œuvres contemporaines, mais de danser ce répertoire contemporain au plus haut niveau. Aujourd’hui nous avons des pièces de Jiří Kylián au répertoire et le public est totalement ouvert à ce type de chorégraphie. De ce point de vue, je crois que j’ai réussi ma mission. Mikko Nissinen en répétition pour Le Lac des Cygnes avec Katleen Breen Combes Vous avez donc dû façonner la compagnie pour qu’elle soit capable de danser des styles aussi différents ? Oui, et ce ne fut pas toujours facile car vous exigez énormément de la compagnie. Vous leur demandez d’être à la fois un artiste du New York City Ballet, du Royal Ballet ou du Nederlands Dans Theater la compagnie dont Jiří Kylián fut directeur artistique. Bien sur, tout le monde n’excelle pas dans tous les styles mais je suis moi-même étonné de voir que beaucoup de danseuses et de danseurs sont capables de danser ces trois types de répertoire. Comment la compagnie a-t-elle réagi quand vous avez fait ces propositions ? J’ai toujours été très sérieux et déterminé sur mon projet artistique élargir le répertoire, améliorer le niveau général des travailler sans cesse la musicalité, se placer dans un contexte international et se considérer comme appartenant à une équipe. C’était ma feuille de route. étaient enthousiastes, d’autres moins. Ceux-celles-là ont préféré partir et j’ai donc engagé de nouvelles danseuses et de nouveaux danseurs. C’est un processus qui a pris trois ans et à partir de là, nous n’avons pas cessé de construire et de reconstruire. Et le public ? Quelle a été sa réaction ? J’avais un avantage j’étais le nouveau venu d’ailleurs. Certains ont dû penser "Il est naïf ". Mon tout premier programme réunissait William Forsythe, Mark Morris et Jorma Elo chorégraphe en résidence et je voulais juste envoyer ce message au public "Voilà différents types de danse que je vais mettre sur scène". J’ai un profond respect pour les ballets académiques et je suis très fier des productions qui sont à notre répertoire. Mais ce n’est pas un musée ou une église, c’est un théâtre vivant pour aujourd’hui. C’est avant tout cela qui m’intéresse faire du spectacle vivant pour le public d’aujourd’hui. Le Lac des Cygnes de Mikko Nissinen Comment définiriez-vous la spécificité du Boston Ballet dans le panorama des compagnies américaines ? Je dirais encore une fois que, cet attachement à ces trois types de répertoire dont je viens de parler, est notre signature. Et puis nous ne sommes pas liés par héritage à une voix chorégraphique que nous devrions représenter. Nous n’avons pas comme d’autres la responsabilité de défendre George Balanchine, Jerome Robbins, Frederick Ashton, Kenneth McMillan ou John Cranko. Et c’est une forme de liberté de ne pas avoir à prendre en compte un héritage. Cela se traduit dans la diversité de nos productions. Nous avons le Don Quichotte de Rudolf Noureev, La Sylphide dans une production danoise d'après Bournonville, les trois chefs d’œuvres de John Cranko Onéguine, Roméo et Juliette, La Mégère Apprivoisée. C’est cela aussi notre spécificité. chorégraphes avez-vous envie de faire venir à Boston ? Je suis impatient de montrer ici à Boston le nouveau ballet de Wayne McGregor Obsidian Tear que nous coproduisons avec le Royal Ballet sur une partition d’Esa-Pekka Salonen, mon compatriote. La première sera en mai prochain à Londres. Nous avions montré Chroma et cela avait été un grand succès. J’ai aussi des projets pour des pièces de Justin Peck, Liam Scarlett, Crystal Pite. J’aimerais aussi faire venir Akram Khan et puis élargir notre collaboration avec Christopher Wheeldon. Tous ces noms sont des évidences. Mais il y a tous ceux et celles qu’il faut découvrir car c’est aussi notre mission de mettre sur scène les talents de demain. J’ai toujours cette démarche et je continue de voyager pour aller voir de nouveaux ballets et de nouveaux chorégraphes. J’ai la conviction que cela fait partie de ma mission. Il y a deux ans, vous avez décidé de produire votre version du Lac Des Cygnes. Ce fut un énorme succès et le ballet revient sur la scène de l’opéra de Boston. Pourquoi avez-vous voulu faire votre Lac des Cygnes ? J’ai toujours eu un lien très fort avec Le Lac Des Cygnes. J’avais fait une première version ici mais j’avais dû, pour des raisons budgétaires, utiliser les costumes et les décors qui existaient. J’ai donc voulu le refaire quand j’ai eu les moyens de le montrer tel que je le voulais. C’est un ballet que je connais par cœur dans tous les détails. Je ne voulais pas modifier la chorégraphie mais respecter ce qui a été créé par Marius Petipa et Lev Ivanov, et puis ajourer ma touche personnelle dans le déroulement du drame tel que je le vois. Je voulais rester au plus près de la trame dramatique du ballet, en exprimer l’essence. C’était cela mon projet et j’ai eu de la chance car la réaction du public a été très positive, comme elle l’avait été lorsque j’ai monté Casse-Noisette. Anais Chalendard et Paulo Arrais - Le Lac des Cygnes de Mikko Nissinen Vous avez été Danseur Étoile de nombreuses années avant de prendre la direction artistique du Boston Ballet. Vous êtes européen mais vous travaillez aux États Unis. Vous êtes bien placé pour juger de l’état de santé de cet art fragile qu’est le ballet. Quel est votre diagnostic ? Nous vivons aujourd’hui une période décisive car ce qui est en jeu, c’est de savoir dans quelle direction nous allons aller. Il y a aujourd’hui de nombreux talents, des chorégraphes prometteurs et des compagnies qui font un travail formidable. Mais il y aussi une forte tentation populiste et parfois, je croise des gens qui ne croient pas dans le pouvoir de la danse comme un art en mouvement, capable d’évoluer et de se transformer. On voit aussi de plus en plus de productions très "Dysney" ou "Broadway". Je crois que c’est un piège. Ce serait un cauchemar que le vocabulaire classique ne subsiste que dans des "Broadway musicals". C’est un danger. Aux États Unis, il n’y a pas d’investissement de l’État dans la culture. Pour nous par exemple, c’est 0,2% de notre budget et la vente de tickets est loin de couvrir les coûts de la compagnie. Donc nous dépendons des donateurs individuels et des sponsors d’entreprise. Il faut les convaincre de s’engager pour l’art. Je ne suis pas pessimiste mais je suis tout de même un peu inquiet pour l’avenir car j’ai vu des compagnies prendre un tournant très commercial et ne pas y survivre. Il faut coûte que coûte persister à encourager la création et la nouveauté, quitte à prendre des risques. Mais c'est la seule voie qui sera payante et permettra au ballet de se perpétuer comme art. Reprise du Lac des Cygnes de Mikko Nissinen du 29 avril au 26 mai au Boston Opera House. Néele 10 juin 1977 à Bordeaux, Benjamin Millepied est un danseur et chorégraphe de renommée mondiale, il est étoile du New York City Ballet et devient en 2004 directeur artistique du « Morriss Center Dance » à Bridgehampton (New York). Il a aussi été le directeur de la danse à la tête du ballet de l’Opéra de Paris du 1er novembre 2014 au 15 juillet 2016. "Je fais cela pour toutes les petites filles à la peau brune", répète régulièrement Misty Copeland dans son autobiographie Une vie en mouvement. Vendredi 2 août, cette première danseuse du American Ballet Theatre, l'équivalent d'une danseuse étoile, brillera sur la scène de l'Opéra Bastille dans le ballet de Marius Petipa et d'Alexei Ratmansky, La belle au bois dormant. Sa compagnie est invitée pour huit représentations à Paris, elle sera présente dans trois, le 2, le 3 et le 10 septembre. Avant d'en arriver là, Misty Copeland a dû attendre longtemps. 32 ans exactement avant d'être nommée "principal dancer" le 30 juin 2015. Un parcours classique pourrait-on penser. Ce serait oublier la couleur de sa peau qui a été tant pointée du doigt comme un obstacle par le monde du ballet. Et pourtant, l'an dernier, sur la pointe des pieds, la ballerine a révolutionné 75 ans de tradition. Elle est la toute première danseuse afro-américaine à accéder à ce poste tant convoité depuis la création de l'American Ballet Theatre en 1940. "J’ai consacré toute ma carrière à devenir une danseuse étoile à l’American Ballet Theatre car je voulais abattre une barrière qui parait bien souvent insurmontable. Malgré ce que certains ont pu suggérer, la gloire n’est pas mon objectif. Si je voulais entrer dans l’histoire, ce n’est pas seulement en mon nom. En devenant la première femme noire à occuper une telle position dans une compagnie nationale, je pouvais faire un pas en avant pour tous les jeunes et beaux danseurs qui viendront après moi", souligne Misty Copeland dans la préface de son livre. "Je veux leur ouvrir la voie car j’espère que ça facilitera leur parcours. Je prie même pour qu’ils me surpassent car ça signifierait que leur fardeaux ont été allégés, qu’ils peuvent entrer dans la lumière des projecteurs", revendique la danseuse qui a dû faire face aux préjugés. En les balayant d'un joli coup de pied, elle a ainsi ouvert avec grâce la porte de la danse classique à la diversité. Et ce n'était pas gagné d'avance. Une formation sur le tardAlors que la plupart des petits rats intègrent de prestigieuses écoles dès l'âge de raison, l’étincelante danseuse américaine n'avait, avant ses treize ans, jamais mis les pieds dans une salle de danse. La seule musique susceptible de la faire bouger à l'époque n'était pas celle de Tchaïkovski, mais celle de Mariah Carrey. La sportive qui la fait rêver est Nadia Comaneci, la gymnaste parfaite, pas Sylvie Guillem, la danseuse étoile française. Grâce à la persévérance de sa professeur Cindy, elle se prend finalement de passion pour la danse classique. Et c'est désormais la carrière de Paloma Herrera, nommée danseuse étoile à 19 ans, qui fait rêver Misty Copeland. Un rêve a priori inaccessible lorsqu'on chausse ses premiers chaussons à 13 ans. D'ailleurs, nombreux sont ceux qui ont estimé que sa formation tardive ne pourrait la mener à la carrière qu'elle a aujourd'hui. Ils avaient corps différentParmi ceux qui n'ont pas cru en elle, il y a le très prestigieux New York City Ballet. Ils ne voulaient pas d'elle parce qu'elle était noire, lui expliqua clairement celle qui avait découvert son talent. À quinze ans alors qu'elle souhaitait effectuer un stage d'été dans les grands ballets américains, tous avaient répondu positivement à sa demande, à l'exception du ballet de George Balanchine "qui ne souhaitait même pas qu'elle concoure". Misty Copeland lors d'un concours de danse en 1997. Âgée de 15 ans, cela fait à peine deux ans qu'elle apprend la danse classique lorsque cette vidéo est tournée. Elle intégrera le corps de ballet de l'American Ballet Theater quatre ans plus celle de New York, nombreuses sont les institutions qui prônent une uniformité dans le ballet. Un aspect essentiel pour certains passages de ballet comme le célèbre pas de quatre du Lac des Cygnes, où chaque danseuse ne doit former qu'une avec sa voisine. Mais une exigence incohérente lorsqu'il s'agit d'être étoile, un danseur unique, aux mouvements personnels. Dans ce rôle la différence est un atout. En 2015, Misty Copeland a prouvé à tous ses détracteurs qu'ils avaient eu tort, en interprétant Odette, le cygne qui redevient femme dès la nuit tombée. Le pas de quatre du Lac des cygnes par le ballet du BolchoïAu-delà de la couleur de peau, d'autres caractéristiques physiques sont souvent demandées par ces prestigieuses institutions. La forme des hanches qui permet une ouverture plus ou moins grande, une silhouette longiligne, un long cou, de grands bras... Des attributs obligatoires selon eux, qui ont brisé bons nombres de rêves. Pourtant, encore une fois, en un tour de pirouette, Misty Copeland a fait disparaître ces exigences vieillottes. Avec ses 1m57, sa poitrine largement plus conséquente que celle de ses partenaires du même niveau, et son corps, à première vue plus proche de celui d'une gymnaste que d'une danseuse étoile, la ballerine a imposé sa différence. Un spot publicitaire dans lequel Misty Copeland fait tomber les a priori. Le texte récité est proche de la lettre qu'elle a reçu adolescente de la part du New York City milieu modesteÉlevée par sa mère, accompagnée de ses cinq frères et sœurs, Misty Copeland a été bringuebalée de maisons en motels, suivant le chemin des amants, maris ou compagnons de celle qui l'a mise au monde. Pas tout à fait le milieu doré et rigoureux de l'Opéra. D'abord timide vis-à-vis de la danse, elle va petit à petit éclore à la façon d'un Billy Elliot. Contrairement à la plupart de ses camarades de scène, elle n'a pas été biberonnée à l'éducation de l'histoire du ballet, primordiale pour les danseurs, mais s'est plongée avec envie dans ces histoires lorsque cela fût nécessaire. Un retard facilement rattrapé. Un obstacle de plus abattu. "La plupart de mes homologues ont grandi immergées dans les arts, enfilant leurs premiers tutus peu après avoir appris à marcher. Elles passaient leurs étés en Europe, alors qu’on me délivra mon premier passeport à 17 ans. Elles étaient issues de familles où l’on possédait des résidences secondaires, j’avais vécu une partie de mon adolescence dans un hôtel crapoteux. Mais je me distinguais aussi d’une autre manière, plus profonde. J’étais une fillette à la peau brune dans un océan de blancheur", écrit la danseuse dans son parcours, semé d’embûches, a aussi fait d'elle l'étoile qu'elle est aujourd'hui. Pourtant, dès le départ cette vie lui semblait destinée. La silhouette de Misty Copeland est très proche de celle de La petite danseuse, sculptée par Edgar Degas en 1881. Elle ressemble aussi beaucoup à la ballerine parfaite selon le chorégraphe russe George Balanchine "Une petite tête, des épaules tombantes, de longues jambes, de grands pieds et une cage thoracique étroite". Ironie de l'histoire, c'est le New York City Ballet qu'il créa, qui ne prit pas la peine de lever le rideau des préjugés. " La Petite Danseuse de quatorze ans", d'Edgar DegasINOLTRE SU HUFFPOSTDanse avec les stars 6 en images
Ildécroche à 16 ans une place au New York City Ballet et y côtoie ses idoles. Il lui arrive de prendre un cours à la même barre que Barychnikov. Cette part d’Amérique qui vit en lui
Réservé aux abonnés Publié le 03/07/2016 à 1709, Mis à jour le 07/07/2016 à 1056 le New York City Ballet. Paul Kolnik/The George Balanchine Trust La compagnie américaine au Châtelet et celle de l'Opéra de Paris à Bastille interprètent chacune Balanchine. La coïncidence est passionnante il est extrêmement rare d'avoir la possibilité de comparer, à trois stations de métro de distance, deux compagnies qu'un océan sépare. Surtout lorsqu'elles poussent le jeu à présenter exactement le même répertoire. Au Châtelet, l'original les Étés de la danse accueillent pour trois semaines le New York City Ballet avec grand déploiement des ballets de son fondateur George Balanchine. Au Palais Garnier, la copie si l'on ose dire le Ballet de l'Opéra de Paris fait entrer à son répertoire Brahms Schönberg Quartet écrit par Balanchine pour 55 danseurs, ample réflexion menée avec une gestuelle classique, sur le romantisme et le déclin que clôt une incursion en ce doublé, Balanchine lui-même aurait eu le cœur chaviré. Comme Peter Martins, directeur du NYCB l'a rappelé au début de la soirée de gala, Mr B. aimait dire Paris est la ville que je préfère au monde, mais New York vient d'abord.» Autant dire que le jeu des comparaisons se pratique avec doigté Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 71% à sa liberté, c’est cultiver sa à lire votre article pour 0,99€ le premier mois Déjà abonné ? Connectez-vous
Detoute façon c’est le couple ultime de la perfection : Natalie est une super actrice qui a joué dans des grands films, et Benjamin est danseur étoile du New York City Ballet et
Deuxième épisode du festival Le Paris de la Danse avec un gala réunissant la troupe hors les murs » des Italiens de l’Opéra et les Stars of American Ballet », en l’occurrence des principals et solistes du New York City Ballet. La petite troupe des Italiens de l’Opéra formée sous l’impulsion du premier danseur Alessio Carbone avec ses compatriotes et assimilés du ballet de l’Opéra de Paris peut se targuer aujourd’hui d’être une des initiatives hors les murs » les plus dynamiques. Ces initiatives permettent aux danseurs de garder le contact avec la scène hors période de spectacles, d’aller à la rencontre d’un public sevré de danse classique et, pour les jeunes danseurs, d’avoir l’opportunité de danser sur scène des rôles d’étoiles. Alessio Carbone a la chance de compter dans sa troupe une vraie étoile, Valentine Colasante, une quasi-étoile, Paul Marque, et certains des artistes les plus prometteurs de la troupe Bianca Scudamore, Francesco Mura ou Andrea Sarri. Les Stars of American Ballet » fonctionnent à peu près sur le même modèle. Fondé par Daniel Ulbricht, principal du New York City Ballet, la troupe a pour vocation de promouvoir la culture du ballet de par les Etats-Unis. Elle réunit les principals les plus en vue du New York City Ballet et peut puiser dans le répertoire très riche de la maison, et notamment les œuvres de George Balanchine et Jerome Robbins. Pour le Paris de la Danse, 6 représentations étaient proposées, tournant sur deux programmes. Le deuxième programme, vu lors de la matinée du 15 juin, avait la particularité côté américain de ne présenter que des extraits de pièces de George Balanchine. Du côté des franco-italiens, le répertoire était plus éclectique, avec un clin d’œil appuyé du côté du répertoire parisien avec notamment le Don Quichotte de Noureev et Aunisde Jacques Garnier, rencontre du folklore et de la danse contemporaine. Sterling Hytlin, Teresa Reichlen, Bianca Scudamore et Valentine Colasante J’ai particulièrement apprécié le côté sans prétention de ce gala de danse dans l’intimité de la salle du Théâtre de Paris, on a comme l’impression d’être au spectacle de fin d’année d’une école de danse, et pourtant, malgré l’absence de décorum, il y a des stars » de la danse sur scène, interprétant quelques-uns des plus beaux passages du répertoire classique et néo-classique. Voir Balanchine danser par les danseurs du New York City Ballet est toujours un privilège. Teresa Reichlen est royale dans le pas de deux de Diamonds, idéalement soutenue par Tyler Angle *. Le Tchaikovsky Pas de Deux était exaltant fraîcheur et vitesse pour la jeune soliste Indiana Woods et incroyable virtuosité de Daniel Ulbricht. Le moment de grâce de l’après-midi viendra, une fois n’est pas coutume chez Balanchine, le chorégraphe amoureux des ballerines, d’un danseur, Ask La Cour, remarquable Apollo. Valentine Colasante et Bianca Scudamore A l’applaudimètre, ce sont néanmoins les franco-italiens qui remportent la mise. Il est vrai que le pas de deux du mariage de Don Quichotte est la pièce de gala par excellence Valentine Colasante est une Kitri rayonnante, et livre un spectacle jubilatoire avec le non moins brillant Paul Marque. Ils reviennent tous les deux en deuxième partie, elle pour le solo de la Mort du Cygne * qui, à mon avis, convient moins à ses qualités, et lui, pour un duo de concours, Delibes Suites chorégraphié par José Martinez, aux côtés d’Ambre Chiarcosso. Le néo-classicisme sensuel du Caravaggio chorégraphié par Mauro Bigonzetti sur du Monteverdi pâtit cruellement pour moi de la comparaison avec les extraits des chefs d’œuvre de Balanchine qui l’encadrent, mais il y a Bianca Scudamore qui a l’aura des très grandes ah, quelles lignes et quel cou-de-pied ! et Francesco Mura que j’aurai aimé voir dans un exercice plus pyrotechnique. Aunis apporte l’ultime touche française au gala le trio Simon Valastro, Andrea Sarri et Francesco Mura apportent toute leur sensibilité à ce petit bijou chorégraphique, tour à tour nostalgique et joyeux. * Le programme indiquait Ask La Cour comme partenaire de Teresa Reichlen sur le pas de deux de Diamonds mais je pense qu’il s’agissait de Tyler Angle. ** Un lecteur me signale que ce n’est peut-être pas Valentine Colasante qui interprétait la Mort du Cygne Sofia Rosolini comme sur l’une des autres dates? Aunis Le Paris de la Danse continue avec une soirée tzigane avec Petia Iourtchenko le 17 juin et le Kibbutz Ballet du 21 au 23 juin. Mots Clés Alessio Carbone,Ambre Chiarcosso,Andrea Sarri,Bianca Scudamore,Francesco Mura,New York City Ballet,Paris de la Danse,Paul Marque,Simon Valastro,Valentine Colasante
NewYork City Ballet: the nutcracker - consultez 391 avis de voyageurs, 100 photos, les meilleures offres et comparez les prix pour New York, État de New York sur Tripadvisor. 17 juin 2019 Catégorie Pierre angulaire de cette deuxième édition du festival Paris de la Danse, Les Italiens de l’Opéra de Paris et les Stars of American Ballet ont partagé la scène pour du Théâtre de Paris pour deux programmes différents. Une émulation artistique sous la direction d’Alessio Carbone et Daniel Ulbricht offrant une double perspective sur les écoles française et américaine, un dialogue sur scène entre l’Opéra de Paris et le New York City Ballet avec une affiche ambitieuse renouvelant magnifiquement le genre du gala. Une grande réussite. Gala De New York à Paris 2e programme Les galas sont plutôt rares en France. Ce genre spécifique du ballet classique permet pourtant de voir en un seul spectacle une multitude d’artistes. C'est son premier avantage. En revanche, le programme constitué d’une succession de "pièces à gala" est souvent répétitif. Alessio Carbone et Daniel Ulbricht ont évité cet écueil avec le spectacle De New York à Paris en composant une affiche variée où les grands classiques côtoyaient des œuvres moins connues. Certes, ni les artistes de l’Opéra de Paris ni celles et ceux du New York City Ballet ne sont sortis de leur zone de confort, mais toutes et tous ont offert des prestations soignées. Du côté du New York City Ballet - honneur aux invités ! - beaucoup de belles surprises. Et tout d’abord le retour sur scène de Megan Fairchild après une absence de plusieurs semaines pour cause d'un heureux événement, selon la formule consacrée. Accompagnée par Gonzalo Garcia, la danseuse Principal du NYCB s’est montrée précise et techniquement affûtée dans Sonatine sur la musique de Maurice Ravel. Sonatine est un des ces ballets signés George Balanchine où le pianiste Andrea Tura partage la scène avec le couple de danseurs. Celle du Théâtre de Paris n’est pas très grande et l'espace apparait alors étriqué. Il manque parfois un peu d’ampleur et tous les déplacements sont millimétrés mais le couple du NYCB offre une ouverture balanchinienne du gala de belle facture. Rien à reprocher non plus à Teresa Reichlen et Ask La Cour dans le pas de deux de Diamants de ce même George Balanchine, même s’il reste compliqué de faire surgir l’émotion dans cet extrait hors du contexte du ballet Joyaux. Enfin on connait les qualités athlétiques de Daniel Ulbricht et il n’a pas fait mentir sa réputation en choisissant Tchaikovsky Pas de deux aux côtés d’Indiana Woodward c’est brillant, cela saute haut, c’est parfaitement musical. Un moment de belle virtuosité qui conclut ainsi la première partie du spectacle. C’est après l’entracte qu’arrivent deux chefs-d’œuvre de George Balanchine. Le pas de deux d’Agon d'abord, un de ces fameux ballets en noir et blanc comme on les désigne, en référence aux couleurs des costumes. Teresa Reichlen et Tyler Angle y sont parfaitement à leur aise. Enfin le climax balanchinien fut signé par Sterling Hyltin et Ask La Cour dans Apollo. Ce ballet fut créé à Paris par George Balanchine pour les Ballets Russes et reste l'archétype du ballet néo-classique inventé par le chorégraphe américain. Il s'y approprie le vocabulaire académique et commence à y introduire ce qui seront les marqueurs de son style, comme les déhanchements et mains pliées. George Balanchine retravailla Apollo toute sa vie au fil des interprètes successifs. Ask La Cour est un Apollon idéal, alliant finesse et virilité. Sterling Hyltin est une magnifique danseuse lyrique du New York City Ballet qui en compte peu des lignes superbes, des jambes interminables, une technique éprouvée au service d’une interprétation exemplaire. Du très grand art et un moment unique dans ce gala. Valentine Colasante - Saluts de Don Quichotte On était évidemment curieux de retrouver les danseuses et les danseurs de l’Opéra de Paris dans des extraits du répertoire qu’ils ont peu l’occasion d’interpréter. Et ce fut une divine surprise. Seule Étoile des Italiens de l’Opéra de Paris, Valentine Colasante avait choisi le Grand pas de Don Quichotte, le ballet sur lequel elle fut nommée au titre suprême. Il convient magnifiquement à son tempérament et elle en livra une interprétation impeccable, gratifiant le public de fouettés à toute allure de d’équilibres tenus. Son partenaire d’un jour, Paul Marque, est aujourd’hui dans une forme insolente technique, musical, élégant, on attend désormais sa nomination inéluctable au rang d’Étoile. Le danseur confirme plus tard dans le programme l’excellence de sa danse avec Delibes Suite dans la chorégraphie de José Martinez avec sa partenaire Ambre Chiarcosso. Autre graine d’Étoile qui devrait progresser à toute allure dans la compagnie Bianca Scudamore, épatante dans Caravaggio de Mario Bigonzetti, même si l’on aurait préféré la voir dans une pièce moins ampoulée. Qu’importe sa danse est magistrale, généreuse et culottée. Bianca Scudamore prend tous les risques sur scène, et l'on a hâte de découvrir ses prises de rôle la saison prochaine. Elle forme un couple formidable avec Francesco Mura, l'on espère que ces deux-là danseront ensemble à l’Opéra de Paris. Francesco Mura que l’on retrouve aux côtés d’Andrea Sarri et Julien Guillemard pour Aunis de Jacques Garnier, une jolie pièce pour conclure un gala avec ce mélange de danse classique et folklorique exigeant humour et virtuosité ce que délivrèrent parfaitement ces trois interprètes aux sons des accordéons de Gérard Baraton et Antoine Turpault. Bianca Scudamore aux saluts Puis ce fut le grand final avec le retour sur scène de toutes les danseuses et tous les danseurs, un joli moment de pur cabotinage et de démonstration de virtuosité sur la musique de Czerny extraite du ballet Etudes d’Harald Lander. Sauts, pirouettes, arabesques, fouettés, tout le vocabulaire académique y passe avec bonheur. Ce gala place la barre très haut pour le Paris de la Danse et ces éditions à venir. De New York à Paris au Théâtre de Paris dans le cadre du festival Paris de la Danse. Sonatine de George Balanchine avec Megan Fairchild et Gonzalo Garcia ; Caravaggio de Mauro Bigonzetti avec Bianca Scudamore et Francesco Mura ; Diamants de George Balanchine avec Teresa Reichlen et Ask La Cour, Don Quichotte Grand Pas de Marius Petipa avec Valentine Colasante et Paul Marque ; La Mort du Cygne de Michezl Fokine avec Sofia Rossolini ; Agon Pas de deux de George Balanchine avec Teresa Reichlen et Tyler Angle ; Delibes Suite de José Martinez Ambre Chiarcosso et Paul Marque ; Apollo de George Balanchine avec Sterling Hyltin et Ask La Cour ; Aunis de Jacques Garnier avec Andrea Sarri, Francesco Mura et Julien Guillemard. Ssamedi 15 juin 2019 matinée. Le festival Paris de la danse continue jusqu'au 23 juin avec la Kibbutz Contemporary Dance Company. 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Le directeur artistique du New York City Ballet depuis plus de trente ans annonce qu'il prend sa retraite, alors qu'il est l'objet depuis un mois d'allégations d'agressions une lettre transmise lundi au conseil d'administration de la compagnie, Peter Martins explique que le scandale fait peser sur lui et sa famille un douloureux fardeau ». M. Martins, âgé de 71 ans, clame encore une fois qu'il n'a pas agressé ou harcelé sexuellement des membres de la compagnie, dont des interprètes. Il soutient être l'objet de reportages basés sur des témoignages en général anonymes et d'accusations qui remontent à des dizaines d'années. La célèbre compagnie de ballet de la métropole américaine, fondée il y a 70 ans par George Balanchine, a annoncé le mois dernier que pendant la tenue d'une enquête indépendante, M. Martins prenait congé du City Ballet, mais aussi de son compagnie a retenu les services d'un cabinet d'avocats pour mener l'enquête, après avoir reçu une lettre anonyme accusant de harcèlement M. Martins, qui dit collaborer entièrement ». Dans sa lettre au conseil d'administration, il soutient que cette enquête l'innocentera, mais que pour mettre un terme aux perturbations qui secouent la compagnie et son école, il a décidé qu'il était temps pour lui de se retirer. Le président du conseil, Charles Scharf, a fait l'éloge du travail accompli par M. Martins, mais il a confirmé que l'enquête suivra son cours, car la compagnie prend très au sérieux ces allégations ». Le New York City Ballet avait été fondé en 1948 par M. Balanchine, qui en a été directeur jusqu'en 1983. Peter Martins a été codirecteur de 1983 à 1989, puis directeur unique depuis ce temps. À lire aussi James Levine quitte la direction musicale du Metropolitan Opera après 40 ans Charles Dutoit sera remplacé à la tête de l'Orchestre philharmonique de New York
Lamémoire vivante du ballet français qu’est Pierre Lacotte (interviewé dans nos colonnes) offre Danse - La Scène - Spectacles Danse. Un défilé masqué pour le Gala du Ballet de l’Opéra de Paris. Par Delphine Goater - 29/01/2021 Des visages masqués et une pluie d’étoiles pour le Gala d’ouverture du Ballet de l’Opéra national de Paris, diffusé en avant-première aux
Depuis son origine, Van Cleef & Arpels a tissé des liens durables avec le monde de la danse, source d’inspiration majeure de la Maison. À la complicité artistique unissant Claude Arpels et George Balanchine, qui donna naissance au ballet Joyaux en 1967, succède à partir de 2012 une nouvelle collaboration avec Benjamin Millepied, ancien danseur étoile du New York City Ballet et fondateur de la compagnie Dance Project. Ballet Réflections crédits Laurent Philippe Ballet Hearts & Arrows, crédits Joe Gato Ballet On the other side, crédits Laurent Philippe Cette rencontre a permis la création de Gems, trilogie de ballets contemporains imaginée par le chorégraphe français. Le premier volet, Reflections 2013, s’accompagne d’une musique spécialement composée par David Lang, ainsi que d’une scénographie et de costumes conçus par l’artiste américaine Barbara Kruger. En 2014, est dévoilé le deuxième volet Hearts & Arrows, avec la collaboration de l’artiste Liam Gillick pour le concept visuel et celle de Philip Glass pour la musique. En 2016, Benjamin Millepied signe le dernier opus de la trilogie avec On the Other Side, à nouveau sur une musique de Philip Glass, tandis que le designer Alessandro Sartori et l’artiste américain Mark Bradford conçoivent respectivement les costumes et le décor. Portrait de Benjamin Millepied, crédits Morgan Lugo Fondé par Benjamin Millepied, Dance Project ne désigne pas seulement une compagnie de danse, mais un véritable collectif redéfinissant à travers des projets communs la notion même de collaboration artistique. Fédérant des personnalités issues d’horizons multiples, de l’audiovisuel aux arts plastiques, cette aventure inédite vise à faire sortir la danse de ses frontières, dans le cadre de représentations au théâtre comme de performances hors-les-murs. SiBenjamin Millepied danseur (étoile du New York City Ballet), chorégraphe et époux de l'actrice Nathalie Portman, était attendu pour apporter un vent d'air frais au Ballet de l'Opéra de Publié le 18/06/2008 à 1645, Mis à jour le 18/06/2008 à 1646 Nicolas Le Riche danse pour le New York City Ballet. La prouesse et le panache du ballet de l'Opéra de Paris ont illuminé le New York State Theater ». Le critique du New York Sun parlait de la prestation de Nicolas Le Riche, invité à se produire en solo dans le cadre de l'hommage rendu par le New York City Ballet à son ancien maître de ballet, Jerome Robbins. C'est précisément dans son adaptation personnelle d'une chorégraphie créée par Robbins pour Mikhail Baryshnikov, A Suite of Dances, que le danseur étoile du ballet de l'Opéra de Paris a ébloui le public new-yorkais qui l'a ovationné. Danseur mûr, il apporte une aisance enjouée à chaque moment, écrit le New York Times, qu'il fouette la scène de son jeu de jambes fugace ou qu'il se roule au sol après un saut périlleux. »Aussi grand soit-il, le talent de Nicolas Le Riche n'aura été qu'une petite consolation en l'absence du ballet de l'Opéra dont la venue à New York n'a pu se concrétiser cette année faute de salle », précise la directrice Brigitte Lefèvre. En revanche, les Parisiens bénéficieront, du 9 au 21 septembre, de la première visite du New York City Ballet Opera sur les bords de la Seine depuis 1995. C'est aussi la première fois qu'une compagnie étrangère se produira à l'Opéra-Bastille. La célèbre création parisienne de Balanchine, Le Palais de cristal, sera donnée en gala, le 18 septembre, par les danseurs du New York City Ballet et du ballet de l'Opéra réunis. Ce sera tout un symbole », souligne Marina de Brantes, présidente de la fondation American Friends of the Paris Opera & Ballet, qui a mobilisé ses sponsors à hauteur d'1,2 million de dollars.

Crééen 1962 au New York City Ballet, « le Songe d’une nuit d’été » de George Balanchine entre au répertoire de l’Opéra de Paris. Christian Lacroix, qui signe les costumes et la scénographie, fait son baptême de décorateur de

Publié le 5 févr. 2016 à 101C'est finalement Aurélie Dupont qui va avoir la lourde tâche de diriger le Ballet de l'Opéra de Paris, après le départ précipité de Benjamin Millepied, au terme de seulement deux saisons. L'enfant du sérail - trente-deux ans de maison, de petit rat à danseuse étoile - rassure une compagnie éprouvée. Car la greffe Benjamin Millepied », chorégraphe et danseur étoile venu du New York City Ballet, n'a pas bien accueilli à son arrivée par les danseurs, le jeune homme pressé a voulu bousculer trop vite une institution séculaire. L'Opéra est une vieille dame, on ne peut pas tout changer tout de suite, je vais prendre mon temps », s'est empressée de souligner Aurélie Dupont lors d'une conférence de presse documentaire La Relève », que Canal+ avait diffusé fin décembre, a probablement été la maladresse de trop. Benjamin Millepied y critiquait sans ménagement l'action de son prédécesseur, Brigitte Lefèvre, un déballage mal reçu en interne comme en externe. Il émettait des doutes sur le fait que le Ballet de l'Opéra de Paris figurait parmi les meilleures compagnies au monde, au risque d'en ternir l'image... Gênant quand le documentaire est une coproduction signée avec... l'Opéra de directeur de cette grande maison, Stéphane Lissner, défend toujours celui qu'il a nommé, refusant de reconnaître cette erreur de casting. Il a réorganisé le travail, fait bouger les lignes, amélioré la santé des artistes, révélé de jeunes danseurs », a-t-il déclaré. L'intéressé, lui, affirme partir pour se consacrer à ce qui l'anime vraiment créer, chorégraphier ».EquivoqueEn fait dès le départ les dés étaient pipés. Lissner était prêt à tout pour le faire venir et il a occulté la complexité du poste de directeur de ballet. Le choix du glamour l'a emporté. Pourtant la star ne doit pas être Benjamin Millepied, mais le ballet de l'Opéra de Paris », remarque un observateur. A présent, nombreuses sont les voix rappelant que ce danseur expatrié depuis longtemps aux Etats-Unis n'avait aucune expérience d'une institution publique française de cette taille, avec ses lourdeurs, ni de la gestion d'une compagnie de 150 soulager Benjamin Millepied, Stéphane Lissner s'apprêtait à nommer mi-février un nouvel administrateur. Cela n'était pas à la dimension du problème. A Garnier, on avait coutume de dire Si tu veux parler à Benjamin, laisse-lui un message sur Facebook ! », révèle une employée de la maison. Accro des réseaux sociaux, le chorégraphe a montré plus d'enthousiasme pour tourner des petits films destinés à alimenter la troisième scène », numérique de l'Opéra de Paris, qu'à manager le ballet. Nourri de nouvelles technologies, de culture américaine, il a voulu faire le New York City Ballet au palais Garnier. Même en termes de fréquentation, cela n'est pas probant, car Chaillot et le Théâtre de la Ville le font à des tarifs deux à trois fois moins chers », souligne-t-on en interne. Un avis probablement partagé par Aurélie Dupont, qui a rappelé Nous sommes une compagnie de danseurs classiques qui s'ouvre au contemporain et pas l'inverse ».Le départ de Benjamin Millepied signe aussi celui du tandem très médiatique qu'il forme avec sa femme, l'actrice Natalie Portman. Le duo, plébiscité par les donateurs américains, avait contribué à lever 1 million d'euros lors du gala d'ouverture de saison, contre de à euros habituellement. Les mécènes se montreront-ils moins généreux à l'avenir ? Pour nous ça ne change rien, nous aidons avant tout une institution qui avait décidé d'élargir son public », note Jean-Jacques Goron, délégué général de la Fondation BNP Paribas. Et Aurélie Dupont dispose elle aussi d'un capital charme et notoriété non négligeable. D'ailleurs pour Hugues Gall, ancien directeur de l'Opéra de Paris, c'est une danseuse étoile de renommée mondiale, légitime, une femme de caractère, intelligente, qui va réussir ».
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